Occitanie Les producteurs de soja protègent les abeilles

«Le soja a énormément d’atouts environnementaux, mais il possède une toute petite fleur qui se féconde elle-même, il n’a donc pas besoin des abeilles, explique Jean-Claude Chibarie, président de Sojadoc, association regroupant 800 producteurs de soja dans le Sud-Ouest. Pour compenser, nous avons décidé de prendre des mesures sur nos fermes en faveur de ces butineuses indispensables à la vie. »

En 2015, Sojadoc a lancé le programme Bienvenue aux abeilles et créé deux GIEE. Api-Soja 32 regroupe vingt-deux producteurs de soja bio dans le Gers et autant adhèrent à Api-Soja 31, en culture conventionnelle en Haute-Garonne. L’association a mis au point un outil de diagnostic pour les exploitations et a édité un livret reprenant les actions pouvant être mises en place, comme les couverts végétaux fleuris, les cultures pollinifères ou nectarifères, les bandes enherbées ou la plantation de haies.

Formés à l’apiculture

« Pour le diagnostic, nous passons une journée chez l’agriculteur afin de répertorier les espaces semi-naturels et étudier ses assolements, ses rotations et ses pratiques de traitement, explique Thierry Clément, animateur de Sojadoc. Nous lui proposons une demi-journée administrative pour définir les mesures à adopter et monter un dossier Pac. Sur les 17 critères mesurés, les deux pour lesquels tout le monde doit faire des efforts sont la diversité floristique et la méthode d’entretien des bandes enherbées. »

En 2018, pour amorcer la démarche, Sojadoc a acheté des graines pour jachère apicole que ses adhérents ont semées sans retourner la terre. « Aujourd’hui, nous attaquons les couverts, indique le président. Nous avons aussi formé nos céréaliers à l’apiculture car nous projetons d’implanter des ruches sur les exploitations. »

Le programme Bienvenue aux abeilles a reçu le prix « Coup de cœur citoyen » des trophées pour la biodiversité en Occitanie 2019, remis par le conseil régional. Florence Jacquemoud